Montréalais d’origine haïtienne, ce soul brother authentique fait d’abord de la musique à l’église, sur Pie-IX, où prêche Joseph senior, son papa pasteur. «J’ai le gospel dans le sang», proclame-t-il, survolté. Doué, on le prend à Berklee, la grande école du jazz, d’où il émerge avec saxes et clarinettes dans le groupe de Roy Hargrove. Mais après trois albums autoproduits et marginaux, il est plutôt content de vivre en France et d’être aujourd’hui à la tête d’une formation multiethnique. Dans Let’s Bash! – c’est son cri de ralliement –, Omicil trouve enfin sa voie. Pas d’esbroufe ni de virtuosité. Se baladant sur des grooves imprégnés de blues avec une démarche minimaliste, il propose des motifs mélodiques souvent embryonnaires (comme dans Sur le pont d’Avignon, ludique, avec trois bassistes). Il salue aussi au passage Miles et Tinariwen, Chaplin qui dodeline sur des tablas, le Capverdien Luis Moraes et la Martiniquaise Leona Gabriel, dont il reprend un air de la Belle Époque. Et si Jowee était le futur du jazz?
Guide albums
Jowee Omicil
Let’s Bash!
Jazz Village, 2017