Deux ans après son tendre et superbe Solo, le Sud-Américain à barbiche nous a concocté un disque en coup de gueule entre deux coups de pinceau. Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, ce peintre, pianiste et poète argentin possède une voix rocailleuse et pleine de vécu à la Paolo Conte. Plus dépouillé que l’album précédent, Tango Negro est pourtant plus percutant. Dans la plupart de ces quatorze belles chansons brèves, Caceres est seul au piano, encadré seulement de deux ardents batteurs de peaux. Sans fioritures, le vieux crache sa colère, fustige la corruption et tente de réparer quelques erreurs historiques dont celle qui occulte l’apport des fils de l’Afrique à ce tango maudit. Bravo!
Guide albums
Juan Carlos Caceres
Tango Negro
Coeur de Lion/Musicor, 1999