À l’écoute du cinquième album (dont la pochette est magnifique) de la comédienne argentine, une forte impression de se trouver en terrain inconnu, déstabilisant mais jamais hostile, saisit l’auditeur. Tout sur ce disque semble au service du rythme, même – surtout – la voix de Juana Molina et l’utilisation très singulière qu’elle en fait, comme s’il s’agissait d’un instrument puisqu’elle ne chante dans aucune langue, de surcroît. Dégagés des formats habituels, ses airs médusants induisent une agréable sensation d’étourdissement. En contrepoids à des percussions de bois et de métal, quelques programmations discrètes s’élèvent en boucle pour constituer une musique à la fois abstraite et enveloppante. Grooves tribaux pour petites sorcières sous hypnose.
Guide albums
Juana Molina
Un Día
Domino/Outside, 2008