Kanye West
Graduation

L’affrontement hip-hop de l’année oppose 50 Cent et Kanye West qui lançaient respectivement Curtis et Graduation le 11 septembre. En réponse aux attaques de 50 Cent (lire critique sur cette page), Kanye West s’est seulement permis une pointe d’ironie, suppliant Fifty de ne pas prendre sa retraite advenant que Graduation connaisse plus de succès que Curtis. Si la situation ne risque pas de se produire, Graduation battra toutefois Curtis sur la longévité. Moins immédiat que l’album de 50 Cent (et que les précédents opus de West), Graduation ne casse rien à la première écoute. Pas de production coup-de-poing, pas de succès instantané. Mais habilement distillées, les références soul de West adoucissent la facture, en plus de la raffiner. Au fil des écoutes, on finit par succomber à l’énergie de i>Stronger (adaptation de Harder, Better, Faster, Stronger de Daft Punk) ou à l’atmosphère décontracte mais mordante de Barry Bonds (avec Lil Wayne). Habile et plus inventif.