L’inspiration avouée de ce 6e album, c’est Chicago, tant ses racines house que l’explosion du «drill», la prolifique scène rap locale. La déférence envers des synthétiseurs «crus», carrés, rappelle également les trames dystopiques du Bomb Squad ou les débuts angoissants de la techno de Detroit. Vous l’aurez compris, on ne s’amuse pas beaucoup pendant ces 40 minutes. Pourtant, on ne s’ennuie pas non plus. Musicalement, c’est son projet le plus ambitieux depuis 808s & Heartbreak. La direction des invités, aussi disparates soient-ils, est exemplaire, tous harmonieusement mis à profit. Mais c’est un travail qui s’est fait malheureusement au détriment de l’écriture du principal intéressé. Les textes sont bâclés, sans l’intelligence et la profondeur qui seraient bienvenues pour faire passer ses écarts mégalomanes.
Guide albums
Kanye West
Yeezus
Def Jam / Roc-A-Fella, 2013