Si la plupart des hommages aux légendes d’antan qui encombrent les bacs des disquaires témoignent surtout du désarroi d’une industrie réfractaire au renouvellement, ce nouvel opus de la Canadienne d’origine jamaïcaine arrive comme une bouffée d’air frais. Plutôt que de singer platement Nina Simone, Kellylee Evans réussit à s’approprier avec juste ce qu’il faut de lyrisme quelques joyaux du répertoire de la regrettée prêtresse du jazz et du soul. De Ain’t Go No à Wild Is the Wind, en passant par Mood Indigo et l’incontournable Feeling Good, ses interprétations s’imposent sans peine, grâce notamment aux contributions du guitariste Marvin Sewell (complice de Cassandra Wilson), du contrebassiste François Moutin et du batteur André Ceccarelli.
39 % d’audace, de lyrisme, de passion et de soul dans le rendu vocal
27 % de climats de blues tantôt inquiétants, tantôt éthérés
15 % d’arrangements nouveaux pour des chansons archiconnues
11 % de pure sensualité
8 % de saine nostalgie pour la grande Nina