À des lieux d’un Diam’s, le cas Keny Arkana mérite qu’on s’y attarde. À la fois intimiste et ouvert sur le monde, le premier album complet de la jeune Marseillaise d’origine argentine reprend essentiellement les thèmes de prédilection de son street-tape L’Esquisse. La rage au coeur, la meuf révèle des parcelles d’un passé troublé (Eh connard), effleure l’économie (Ils ont peur de la liberté) et laisse entrevoir une sensibilité à fleur de peau insoupçonnée (Le Fardeau). Avec sa voix d’écorchée vive, Arkana livre un message contestataire en empruntant librement au reggae (Je me barre), aux accents latins (Victoria) et flirtant même avec l’unplugged (Clouée au sol). Malgré un flow assez limité, une pensée parfois approximative et des thèmes redondants, la dame passe le test du premier album. Une oeuvre léchée, authentique et dense mais linéaire, autant dans son propos que dans sa livraison.
Guide albums
Keny Arkana
Entre ciment et belle étoile
Los Doce Libres/Because/Warner, 2007