King Crimson
The Power to Believe

Il y a certes là de bonnes idées, mais qui ne suffiront pas à réinstaller la légende au sommet des avant-gardes de son époque. Avec The Power to Believe, King Crimson oscille entre un passéisme légèrement édulcoré et une approche de thèmes pseudo-progressifs dont l’autoréférentialité laisse songeur. Si la délicate architecture de la pièce-titre, seul moment fort du disque, témoigne partiellement de ce mélange de classicisme sobre et d’excursions flamboyantes qui a contribué à former la légende, il manque à cette nouvelle mouture l’inquiétante étrangeté et surtout l’originalité qui furent longtemps l’apanage du Roi cramoisi. En outre, on a l’impression d’avaler une gorgée d’air (dans Facts of Life, notamment) en entendant ce floconneux enchaînement de banalités qu’a malicieusement préparé pour nous Adrian Belew, chanteur et parolier du groupe. Pour inconditionnels seulement.