Parmi les groupes qui se meuvent avec grâce dans les ruines des années 80 avec tous les pièges que l’exercice sous-tend, parmi ceux à ne pas s’être laissé affaiblir par l’électro-clash et ses excès, Ladytron fait les choses avec grand soin et lance un album ensorcelant, The Witching Hour, qui, encore dans les brumes d’une synth-pop aérienne, envisage une tangente un peu plus rock en réhabilitant les guitares (fondues dans les nappes de synthés). Des morceaux dansants tels que Destroy Everything You Touch et International Dateline ne manqueront pas d’enchanter ceux qui s’ennuyaient des hits de 604, d’autres plages comme Sugar révèlent leurs charmes glacés et robotiques après quelques écoutes; il y a aussi quelques surprises comme l’instrumentale Cmyk, chanson sous hypnose. La voix désincarnée de Helen Marnie traduit bellement une sorte de désolation un peu massacrante (sur Beauty*2 tout particulièrement), les textures sont riches, et le quatuor de Liverpool touche sa cible, encore une fois.
Guide albums
Ladytron
The Witching Hour
Rycodisc/Universal, 2005