On n’aime pas ça lorsqu’une chronique de disque se limite à ce qu’on appelle vulgairement dans le jargon du name dropping. Mais comment parler de cet irrésistible collectif haïtien post-tremblement de terre sans faire référence à Boukman Eksperyans, Sanbayo et à leurs dérivés comme Boukan Ginen, Lataye ou même à l’avatar québécois Noula (1990) avec Eval Manigat et Roro d’Haïti? Enregistré dans la belle ville de Jacmel, mixé à Montréal avec quelques guitares rajoutées par le réalisateur Chris Velan, Wa Di Yo clame à qui veut l’entendre: «Tu leur diras qu’on tient le coup. On est toujours là». Avec des cornets de fabrication artisanale, des tambours locaux et un peu d’accordéon, cette première œuvre authentique à souhait préserve l’âme d’un peuple qui résiste, dans son dépouillement, à la fois aux coups du sort et aux tractations machiavéliques qui sont faites sur son dos. Positif et craquant.
Guide albums
Lakou Mizik
Wa Di Yo
Cumbancha, 2016