La sirène américaine nous revient avec un solide troisième album, son plus achevé et cohérent en carrière. Lana Del Rey est une force de la nature, on le savait déjà, spécialiste des chansons aigres-douces aux textes à la fois cool et probablement assez profonds pour ne pas se démoder. L’auteure-compositrice-interprète pourrait se cantonner dans des ballades larmoyantes, mais elle choisit d’oser notamment avec des complets presque rappés et l’insertion d’instruments rarement utilisés par ses contemporains. C’est le cas sur Music To Watch Boys To, probablement la meilleure du disque, qui intègre de la flûte traversière avec brio – une première en pop depuis The Mamas and the Papas, ou presque. Les instruments à cordes viennent aussi ajouter une bonne dose de pathos, comme pour envelopper ses textes déjà sensuels et bourrés d’émotion. Seul bémol: elle aurait dû y aller mollo sur le « reverb » dans sa voix. Comme dirait l’autre, trop c’est comme pas assez.
Guide albums
Lana Del Rey
Honeymoon
Interscope, 2015