Lara St-John
Re: Bach

Grande et blonde, Lara St-John est une spectaculaire violoniste canadienne qui s’est spécialisée avec brio dans le répertoire inépuisable de ce très cher Jean-Sébastien. Tel l’instrument qui vibre encore sous son archet et qui date de 1779, cet enregistrement – réalisé en 15 jours à Londres – a la velléité de démontrer que la musique du compositeur allemand peut survivre à toutes les modes, s’adapter à tous les décors et pour ainsi dire à toutes les sauces. L’étalage peut agacer par son côté "Bach inusable, Bach lave plus blanc". Même si l’ensemble s’élève une coche au-dessus de la vulgaire soupe new-age ordinaire, la présence de l’arrangeur Magnus Fiennes – producteur des Bond Girls – éveille aussi les pires soupçons. Mais les pièces les plus dépouillées restent les plus achevées. Comme ce Bombay Minor, un hallucinant duo de la concertiste avec le prodigieux percussionniste indien Trilok Gurtu qui vaut tout à fait le détour.