Laurence Jalbert
...et j'espère

Pas moderne, Laurence Jalbert? Attendez un peu. En assimilant une facture nettement plus épurée que par le passé, et en la restituant d’une manière plus contemporaine, enrichie d’effets nouveaux et de sons frais, Laurence nous présente les textes (elle en signe cinq sur 13), entre autres, de Nelson Minville, Serge Lama (l’osmose est totale) ou Danielle Matton dans un traitement musical à l’image de sa protagoniste: rêveuse les yeux ouverts. À part une version de What the Hell I Got (rebaptisée Jeter un sort) de Pagliaro, qui ne transcende en rien l’originale, sa nouvelle livrée dévoile un univers à la beauté sauvage, transpirant la liberté. Côté cour, donc, elle a toujours des tourments à partager. Mais le vrai test pour les irréductibles sera d’avaler sans grimacer la voix qui minaude sur Ton habitude, Le Phare et Depuis, trois légèretés traitées sur du papier de soie. Comme si elle avait rejoint la voûte éthérée des cieux de Souchon ou Daho: on est alors loin de la considérer ici comme un fusible sous tension. Et c’est très bien ainsi.