Même si Le Husky, incarné par Yannick Duguay, ne s’est jamais imposé sur scène, Chanson moderne pour cyniques romantiques demeure un premier effort intrigant. C’est l’esthétique qui l’emporte sur le spectacle. Avec La Fuite, son deuxième aveu, Le Husky manie avec soin les citations new wave, et sa plume témoigne avec plus de nuance du mal de vivre qui se fond dans l’ambiguïté. Le solitaire romantique devient même ludique avec La Maison hantée et Le Téléphone (très contagieuse, celle-là). Mais le chien battu a toujours le cafard et nous ramène à l’angoisse, qu’il dépeint à merveille dans Dialogue et La Chambre noire. Il interroge les ténèbres et l’écho se fait entendre. Une fuite en avant moins hasardeuse pour ce cynique devenu clairvoyant.
Guide albums
Le Husky
La Fuite
Grosse Boîte/Sélect, 2010