Voici donc l’album posthume, le vrai, celui qui pourrait nous éclairer quant à la direction qu’auraient pu prendre les Colocs dans les années à venir. À travers ces pièces (démo, enregistrements live, jams) retravaillées par les survivants (Mike Sawatsky et André Vanderbiest), on découvre la vitalité et la vision d’André Fortin, qui n’a jamais paru plus vivant. L’omniprésence des rythmes africains et du wolof confirme le rôle central qu’avaient pris les frères Diouf au sein du groupe. De Paysage, texte de Baudelaire enregistré en concert au Festival d’Été, au Parti Robin des Bois, collage d’interventions de Dédé remixées pas DJ Pocket, en passant par une version de près de 8 minutes de Pissiômoins, tout ici respire le plaisir de jouer. Pas macabre, cet album déborde de vie, jusqu’à l’hommage final à Dédé (Du temps pour essayer), chanté par Mike sur un air de marche funèbre de La Nouvelle-Orléans. Un bref aperçu de ce qui nous attendait, et un formidable hommage à un grand disparu.
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Les Colocs
Suite 2116
Musicomptoir/Dep, 2001