Les Georges Leningrad sont de retour avec un troisième opus qui fait suite à Sur les traces de Black Eskimo (Alien8 Recordings, 2004) sur lequel l’inclassable formation montréalaise apprivoisait son nouveau statut de trio. Premier constat: la dimension tribale et primitive du groupe le moins rassurant en ville est encore plus tangible: Mammal Beats se situe dans la lignée des hymnes dansants façon Fifi F., Sponsorships et Supa Doopa. Suit la déstabilisante Eli Eli Lamma Sabacthani, chanson cannibale, incantation désespérée: tout le théâtre des Georges Leningrad est là. Pour Bobo Boutin, Poney P. et Mingo L’Indien, la naïveté des débuts est chose du passé. Les trois outsiders commencent à s’approprier le langage, ce qui n’est pas rien pour un groupe qui communiquait essentiellement par le cri et les langues trafiquées, sortes d’émulations hallucinées de langues existantes. Merci aux Georges d’être ces fous du roi qui prennent tous les risques.
Guide albums
Les Georges Leningrad
Sangue Puro
Dare To Care/Outside, 2006