Kyuss jouait dans le désert californien, Les Indiens jouent dans les steppes glacées du Québec. Le rock du combo de la Vieille Capitale ne manque pourtant pas de chaleur; l’ajout de claviers apporte un élément plus mélodique et atmosphérique à la mixture stoner lysergique des Indiens. Voix à la QOTSA noyée volontairement dans le mix, basse et batterie pesantes, guitares fuzzées, le travail de réalisation de Jace Lasek (Besnard Lakes) est fidèle à la ligne. C’est peut-être là qu’on aurait apprécié un peu plus d’originalité, et un peu plus d’assurance au micro aussi. Le reste tient parfaitement la route. Crâne s’écoute comme un long trip divisé en sept morceaux – tous en français! –, entre furie sonique et sombres accalmies, entre acide coupé au speed et weed «shootée» qui assomme. Musique de drogués pour cerveaux brûlés. De vrais sauvages, ces Indiens.
Guide albums
Les Indiens
Crâne
Disques Attila Nomades, 2013