Les Rita Mitsouko
Cool Frénésie

Dès les premières notes de Cool Frénésie, petit martèlement quasi drum’n’bass venu briser un silence créatif de près de sept ans, on se dit que Les Rita Mitsouko ont pris le virage électronique. Et pourtant, au refrain, où Catherine Ringer, fidèle à elle-même, grimpe d’une octave au moins, un sentiment de soulagement nous envahit. Les Rita ne font rien de plus que ce qu’ils ont toujours fait: imprégnés de l’air du temps, ils le transcendent sans même y penser. Dans leurs meilleurs jours, et c’est bien de leurs meilleurs qu’il s’agit ici, Les Rita existent en dehors du monde, mais gardent un son actuel et les pieds sur terre. Car cette musique ne sort pas de nulle part: à preuve Toi, moi et elle, le plus franchouillard de tous les morceaux, ne pourrait venir d’ailleurs que de Paris (tout autant que Gripshitrider in Paris, d’ailleurs). Et puis, on se promène, dans l’irréel (La Sorcière et l’Inquisiteur), la marche du temps (Femme du Moyen-Âge) ou l’espace (Cool Frénésie). Un bien beau voyage.