Et si Kevin Parent venait de nous donner un vrai album? Le genre qu’on écoute de bout en bout? Même si Ton collier est la ballade attendrissante qui fera languir les filles et que la version de Suzanne est ordinaire, il y a tout de même un Pride, en anglais, qui aspire à être universel. Ni Tony Levin ni Jim Keltner (invités de prestige) ne font une réelle différence. On est autant ravi d’entendre Alain Bergé à la batterie, la voix chétive de Catherine Durand en filigrane, et les guitares de Bill Dillon ou Réjean Bouchard. Ce qu’on savoure, ce sont les chansons, leurs propos et les terrains rassurants sur lesquels elles campent: 15 en tout, mais qui auraient très bien pu être réduites à 10. Les vents ont-ils vraiment changé? Bien sûr que non. Pas de surprises: Kevin fait toujours du Kevin. La prose, même assistée, demeure d’une naïveté attachante. Ce sera toujours un peu folk, un peu rock, bien qu’ici magnifiquement enrobé. Les thèmes sont récurrents: son fils, sa blonde, la vie et ses tourments. Pas compliqué avec Kevin. Mais là, il a l’air heureux. Allez-vous lui en vouloir?
Guide albums
Kevin Parent
Les vents ont changé
Tacca/Select, 2001