Émouvante, tendre, désespérée, grave et tellement, tellement magnifique. Lhasa De Sela est de retour après une aventure de six ans qui a laissé ses traces. Moins monolithique, l’auteure-compositrice s’est ouverte aux influences extérieures, tant culturelles que rythmiques, tout en dessinant désormais ses petits tableaux en trois langues. Tout au long de cette Living Road surgissent des haltes mémorables, tels ce clin d’oil à Tom Waits (Small Song), la minimaliste et intense My Name ou les sinueuses sonorités arabes d’Anywhere On This Road. Lhasa fait aussi mouche dans la langue de Marseille, nous gratifiant d’une Confession bouleversante d’humilité. Bien sûr, le cour est à la tristesse, mais c’est bien là le seul vrai parallèle avec La Llorona. Autrement, la chanteuse à la frimousse d’elfe a su évoluer sans se répéter, tout en fracassant une formule qui aurait pu devenir une véritable prison. Le grand frisson.
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Lhasa
The Living Road
Audiogram/Select, 0000