Ceux qui trouvaient que David Byrne commençait à s’éparpiller en cumulant les rôles d’auteur-compositeur et de patron du label Luaka Bop feraient bien de ravaler leur venin. En effet, à force de déterrer des grands oubliés (Os Mutantes, Shuggie Otis) et de se faire le champion d’artistes méconnus (Los Fabulosos Cadillacs), Byrne, en véritable éponge, a su absorber une quantité phénoménale d’influences, dont il livre une synthèse parfaite sur Look into the Eyeball. Sous ses airs de nerd et ses chansons en apparence simples, il vient de signer un album aussi riche que complexe, mais qui se déguste d’un trait. On ne vous nommera pas tous les arrangeurs, aussi nombreux que les styles abordés, mais il faut au moins mentionner le travail de Jacques Morelenbaum (Caetano Veloso) et de Greg Cohen (Tom Waits), ainsi que la présence d’une armée de musiciens invités (lorsqu’on peut se permettre de convier Vinicius Cantuaria et Paulo Braga à jouer un rythme de batucada, c’est qu’on dispose d’un bon carnet d’adresses). Probablement son disque solo le plus achevé.
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David Byrne
Look into the Eyeball
Luaka Bop/Warner, 2001