Il faut 43 secondes d’applaudissements avant que Lou Reed ne dise "Hello", brocarde ensuite les attentes publiques en se débarrassant de Sweet Jane en trois mesures pour passer à ces moments où, comme dans Smalltown ou Street Hassle, sa poésie se réclame sans prétention ni complexe de Burroughs, Tennessee Williams et Raymond Chandler. La vignette de plastique collée sur ce double album – "bestial" – (un titre référant au célèbre live Rock’n’roll Animal de 1974) annonce Heroin et Dirty Boulevard. Mais ce qui nous manquait, ce sont les 12 minutes de Venus in Furs, une très touchante version de Sunday Morning appuyée de violoncelle, un Candy Says issu de la longue lignée des prénoms de femmes accolés au Velvet, Call on Me et tout ce qui sort de l’album-culte Berlin et du très sous-estimé Coney Island Baby. Voilà. C’est fait. Et bien fait…
Guide albums
Lou Reed
Animal Serenade
Reprise/WEA, 2004