Lou Reed
Ecstasy

Depuis les beaux jours du Velvet, Lou Reed excelle dans la description des tordus et des paumés, des travelos et des junkies. C’est pourquoi on se réjouit dès les premières notes de Paranoia in the Key of E, un texte bourré de références à la dope, qui s’appuie sur un riff simple mais coulant évoquant celui de Vicious. Lou ne s’épargne pas non plus et sur Ecstasy, il signe quelques textes d’une intimité et d’une efficacité désarmantes (Mad, Baton Rouge), un genre dans lequel il brille plus il avance en âge. D’autre part, bien que la guitare de l’ex-Velvet rocke toujours, le vieux Lou a le don de nous irriter: les dix-huit minutes de Like a Possum, ou la charge sociale de The Future Farmers of America (qui rappelle la juvénile Sex with Your Parents de Set the Twilight Reeling) sont de trop. Enfin, on lui pardonne. Lou n’est pas encore mûr pour la retraite