Après un Time Out of Mind solidement enraciné et fertile, Bob Dylan souligne ses 60 ans avec un disque d’une jubilation convaincante. Depuis quelques années, Dylan, toujours abreuvé aux musiques de racines américaines, s’est trouvé une niche formidable avec le blues et ses déclinaisons possibles. Il décrit sobrement les désordres de la vie, mais aussi l’espoir qu’elle contient: hommage au pionnier Charlie Patton au son d’un banjo campagnard sur High Water, trêve d’humour sur Floater, poursuite effrénée sur Tweedle Dee and Tweedle Dum, folk réparateur sur Sugar Baby; tout ça avec la guitare complice de Charlie Sexton, le B-3 d’Augie Meyers et un groupe sans bavardage excessif. Dylan réussit le pari d’un album d’une rare exigence, à l’élocution quasi-parfaite, aux commandes d’un groupe qui nous fait emprunter toutes les routes secondaires avec une ruralité salutaire. Brillant.
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Bob Dylan
Love and Theft
Columbia/Sony Music, 2001