Love
Forever Changes

Accouché en plein cour de l’an de grâce 67, Forever Changes fut le troisième, le dernier et le plus achevé des albums par le groupe culte de la côte ouest. Inspirant les Doors autant que Tim Buckley, Arthur Lee, génie mystérieux, inventait là le psychédélisme soft américain en distillant des Mushroom Planets pendant que son homologue anglais voyait, lui, dans ses délires d’acide, des cieux de marmelade. Mélodies généreuses, phrasés interminables, hormis des torrents de guitares, Andmoreagain, The Red Telephone et d’autres sont vêtues d’arrangements que n’aurait pas renié Burt Bacharach. En raison du refus du groupe de tourner ou promouvoir l’album, Forever Changes ne fut pas en son temps un bien grand succès. Mais il figure chaque année depuis sur le top 10 des meilleurs albums de tous les temps pour bien des critiques américains.