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Lulu Hughes
Lulu Hughes

Le Musicomptoir/Dep, 2002

Le mini-compact servi en apéritif il y a quatre ans donnait déjà le ton: la chanteuse Lulu Hugues n’est rébarbative à aucun genre musical. Une femme de cour au chant qui fige (genre prêtresse du soul) en cachait une autre, plus sereine, curieuse et affranchie (serait-ce son séjour dans le Starmania français?), suivant un parcours selon ses règles à elle. Ce premier véritable compact le démontre bien: le kaléidoscope des styles empruntés est coloré mais, ultimement, le noyau demeure le même: le soul. Tout est indéniablement soul avec Lulu: quand ça cogne dur (Faut que ça soit heavy), quand ça groove à la Dee-Lite (La Chanson des mythos) ou quand c’est hip-hop sur les bords (Le Doigt bien droit), l’injection est redoutable. Avec Éric Létourneau à la réalisation, c’est tout sauf chiche: une tonne d’instruments sollicités dans une production d’urgence, chaque punch est haché menu, chaque bridge est lucidement calculé, on est là pour faire durer le plaisir. Dans le paysage musical d’ici, Lulu Hughes comble un vide immense par sa seule constitution génétique. Les antennes bien déployées et la trentaine heureuse, voilà qui augure bien.