Macy Gray
The Trouble With Being Myself

Le vrai problème avec Macy, c’est qu’elle ne correspond pas tout à fait à l’image que l’industrie du disque se fait d’une artiste rentable ou d’un sex-symbol pour papier glacé. Avec sa voix tordue, ses accoutrements bizarres, son air à moitié fou et sa petite tribu de freaks, Miss Gray est bien plus proche de Janis et Billie que de Shania et Christina, disons. La marginale chanteuse s’assume donc avec un troisième album encore plus à gauche, un peu confus, immergé dans une grosse marmite de funk psychédélique qu’on dirait passé date. Appliquant le même principe des petites tranches de vie qu’elle décrivait dans On How Life Is, l’auteure persiste et signe et n’en fait qu’à sa tête dans la maladroite Screaming. Mais elle se confie, de plus en plus indiscrète, sur le sexe, la drogue, Dieu et tout le reste, avec le même humour déluré qu’on lui connaît. Sans être un grand album, The Trouble With Myself contient de la vraie chanson soul au premier degré, directe et crasseuse comme on n’en fait plus.