Des loups noirs entourent Mano Solo sur la pochette de son nouvel album, Les Animals. De fait, la noirceur s’incruste partout sur ce disque: dans les dessins et l’écriture manuscrite des paroles, dans l’inquiétant visage malingre du chanteur, les yeux clos, la tête baissée, que montre la photo au verso. La voix, jadis écorchée, s’est apaisée. Elle ne hurle plus contre la mort imminente, la peur de la maladie. Depuis Dehors (2000), Mano Solo bricole des chansons comme des hymnes à la vie, des messages d’espoir et de révolte sociale. Paris demeure sa muse, les rêves, son îlot. La guitare espagnole y fait merveille. "Je ne suis l’ombre de personne", clame-t-il pour souligner la singularité de son travail, mais également la rupture avec l’artiste d’hier, renfrogné dans sa douleur. Désormais ouvert au monde extérieur, il continue d’écrire des textes tranchants et vivifiants, même s’il peint ses soleils en noir.
Guide albums
Mano Solo
Les Animals
Warner Music France, 2005