À en croire l’ironique préface du leader et percussionniste de Manteca, Matt Zimbel, c’est par nostalgie des serviettes blanches que l’on tend aux musiciens sur le point de monter sur scène que les membres du nonette torontois auraient mis fin à 15 années de silence phonographique. Peu importe la raison de leurs retrouvailles, le fruit de celles-ci mérite notre attention. Empruntant son nom à la célébrissime compo de Dizzy Gillespie qui préfigurait le «world jazz», Zimbel, ses complices d’antan et ses invités («manteciens honoraires» parmi lesquels on remarque le pianiste Gordon Sheard du groupe Montuno Police et le guitariste Rob Piltch) poursuivent sur ce neuvième opus cette louable entreprise d’amalgame de jazz lounge et de diverses musiques d’ici et d’ailleurs – accents de funk dans Dissfunktion et To a Tee, d’afro-cubain dans The Other One, de calypso dans P2, de flamenco dans Pentamento, et j’en passe. Le tout servi avec un abandon et une virtuosité rythmique hors du commun. Étonnante et détonante, la trame sonore idéale pour les bamboulas torrides du mois d’août.
Guide albums
Manteca
Onward!
M Music/Fusion3, 2007