Marc Déry
À la figure

Pour Déry, finie la pop bidouillée d’électro, de petits bruits, d’échos planants. C’est un chanteur apaisé, presque serein, qui fait son entrée avec ce troisième album solo. Il y cause toujours de rupture mais le ton se veut plus calme, le propos plus clément. Ses mots, simples et beaux, atteignent directement le cœur sur la chanson-titre: "Et puis ça nous a menés / À parler du passé / Si bien que de fil en aiguille / On s’est tricoté une petite fille / Si bien qu’à la fin de la nuit / J’ai su que je ne te quitterais plus". Voici venu le temps des violons, des cordes – tout en retenue, comme une envolée lyrique hélas avortée. Comme si Déry n’assumait pas pleinement son désir symphonique, comme s’il freinait ses envies. Ça donne un bel album, quelques fortes chansons, mais l’ensemble ne lève jamais tout à fait, faute d’une sève plus débridée.