Il y a sur ce premier compact de Mario Peluso, réalisé par Michel Pépin (Lili Fatale, Jean Leloup), un si fort sentiment de délaissement, une si profonde résignation (elle l’a quitté; il s’en va à la taverne) que certains d’entre vous voudront se jeter par la fenêtre après la funèbre St-Thimothée/Ontario (dommage, ceux-là rateront Sur son épaule, émouvant portrait d’une serveuse de snack-bar). Mais je ne crois pas que quiconque au Québec, depuis Steve Faulkner, ait mieux traduit l’espace, l’exil, la peine, la déroute. S’inspirant copieusement de Neil Young (autre lonesome cow-boy), le lauréat 1997 de la chanson de l’année du concours Ma Première PDA nous livre enfin son âme folk-rock, un brin country, dans un style dépouillé (voix, guitare, piano, harmonica) et des phrases parfois drôles (grâce au ciel). M’est avis d’ailleurs que l’hilarante Le Fish Creek sera sur toutes les lèvres d’ici deux semaines.
Guide albums
Mario Peluso
Malgré tout
BMG Québec, 1998