C’est le disque qu’on n’attendait plus. Celui d’un revenant, entêté, aigri et blessé par une dispute d’affaires étalée publiquement. Tout cela est heureusement résorbé, l’homme du Témiscamingue ayant enterré sa hache et sorti sa plume: un gars, sa guitare et ses chansons. Voilà, en artisan noble, ce que Peluso a à offrir. On s’attache à cette voix fragile aux tics dylanesques, habitée par le spectre de Woody Guthrie (surtout avec le thème des travailleurs dans La C.I.P.), mais au-delà de cette soif de justice, on débusque des textes éminemment personnels, preuve que Peluso, depuis Malgré tout, son premier album, avait toujours la pêche. Forcément terrien et plein de racines, mélancolique et pas toujours jojo, Peluso nous interpelle dans le creux de l’oreille et ça fait du bien.
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Mario Peluso
Mario Peluso
Impresarii/Fusion III, 2000