Mark Lanegan risque de surprendre bien des gens avec ce nouvel album. L’ex-Screaming Trees assume ici encore plus son penchant pour une musique aux composantes électroniques. Sur Somebody’s Knocking, Mark Lanegan évoque toute une série de groupes du début des années 1980 tels que New Order, Human League, Depeche Mode, ou encore le vieux Stranglers sur un morceau, les premiers Psychedelic Furs sur un autre, Wall of Voodoo entre les deux, Joy Division par ici et les Cure par là, quand ce n’est pas un peu de tous ces groupes dans un même morceau. Malgré la prépondérance de sonorités électroniques, tant dans le rythme que les mélodies, les guitares sont aussi bien présentes sur ce 11e album solo de Lanegan, tout à fait dans le ton des groupes mentionnés plus haut. Si Somebody’s Knocking demeure essentiellement un disque «alternatif» tel qu’on pouvait l’entendre à une certaine époque, on y retrouve quelques morceaux de Lanegan sinistre pur jus et deux ou trois chansons plus abrasives telle que la très Gun Club Disbelief Suspension qui débute l’album ou la contagieuse Letter Never Sent avec ses accents psychédéliques et ses airs de Sisters of Mercy. Somebody’s Knocking est un album légèrement moins sombre que ce à quoi Mark Lanegan nous a habitués, une œuvre poignante parfois, accrocheuse souvent, où la voix d’écorché vif du chanteur se marie parfaitement avec les contours pop de ce disque épatant.
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