Au départ, ce quatrième album de Maryse Letarte évoque, par la manière de chanter et le piano frêle, Coeur de Pirate. Quelques rimes faciles également. Puis, peu à peu, on pénètre dans son univers délicat qui, par la tonalité vocale, a une grande ressemblance avec celui de l’Européenne Keren Ann. C’en est troublant. La Québécoise nous entraîne dans des chansons évaporées, oniriques, ouatées. Nulle violence ici. Les ambiances sont suggérées, éthérées. On baigne dans l’introspection: «L’automne s’enflamme / Tandis que moi j’ai de plus en plus froid / (.) / Les choses sont faites / pour qu’elles se brisent». Un disque court à apprivoiser, qui berce, qui enveloppe comme un chandail de laine.
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Maryse Letarte
Ni le feu, ni le vent
Disques Artic, 2010