Le chanteur argentin Daniel Melingo, 57 ans, est un personnage complètement fascinant. Un genre de Tom Waits sud-américain, clarinettiste de surcroît, qui affectionne en particulier le tango déjanté et les poètes maudits comme Dante Linyera (incarcéré et décédé dans les années 1930) à qui cet album est consacré. Sa voix de vieillard en pleine ivresse, sa poésie bâtarde, parlée-chantée en lunfardo (argot de Buenos Aires), cette mélancolie tellement profonde et les arrangements musicaux mêlant l’audace et l’humour, tout cela fait du Melingo un artiste d’exception, un marginal aux allures de philosophe vagabond. Quant à ce nouveau disque aux accents tantôt lugubres, tantôt ravissants, il s’en va directement en haut de ma pile.
Un extrait
La Canción del Linyera http://www.youtube.com/watch?v=mP4AjZShlbM&feature=kp
