Johnny Cash
American III: Solitary Man
(American Recordings/Sony)
Bien plus que des chanteurs country-western américains en fin de parcours, ces deux icônes sexagénaires nous donnent ici une éloquente démonstration d »humilité et d »économie. Avec If I Could Only Fly, Merle Haggard distille avec une inébranlable intégrité la matière première des musiques de racines américaines. Haggard maintient le cap: à l »aide d »un piano, d »une guitare, d »un violon (et même d »un saxophone), il jumelle jazz noir et honky-tonk, hillbilly et swing , avec quelques chansons à boire aux propos torturés: «Some young men go to jail / They show it all on T.V. / Just to see somebody fail». Un formidable ramassis de chansons lucides qui n »est pas sans rappeler The Ghost of Tom Joad de Springsteen. L »immense Johnny Cash répond à nouveau à l »invitation du producteur Rick Rubin et, chanceux que nous sommes, nous surpend là où on ne l »attendait pas avec une sélection audacieuse: The Mercy Seat de Nick Cave se voit désormais immortalisée par Cash. Une version à jeter à terre, bercée doucement par une voix rassurante, mais sombre. One de U2 coule de source sous la gouverne du cow-boy ici en solitaire; tout comme I Won »t Back Down de Tom Petty, émouvante lorsque rendue par cette voix fragile et cassée. Parmi les musiciens invités, on retrouve Sheryl Crow, June Carter Cash et. Merle Haggard! Géant.
Haggard: 4
Cash: 4,5