Frapper fort, d’usage et d’usure. Sur II (2015), le trio noise-rock torontois METZ s’acharnait déjà à tenter de prouver qu’il avait dans son sac plus que le simple tour de force de son ravageur homonyme de 2012, veillant à affirmer les mélodies enfouies dans l’épaisseur de son bruit. Strange Peace, enregistré live (une première) au Electrical Audio de Chicago avec Steve Albini et peaufiné à la maison avec Graham Walsh, creuse ce même sillon, sinon qu’un peu plus. Ralentissant la cadence en ambitionnant trouver un ersatz de quiétude dans le chaos, le groupe s’y découvre une fibre rock ‘n’ roll à la mécanique industrielle, et, oscillant entre les écorchures de Mess Of Wires, l’austérité de Sink et l’embarras de Raw Materials, livre un troisième album tapageur et parfois erratique qui, comme un fleuve tranquille de grondements, jauge son intensité dans une intelligence d’habitudes.
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