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Michael Jerome Browne: Drive On

Michael Jerome Browne
Drive On

Borealis, 2001

"I love George Jones. I love Stevie Wonder. I love Al Green." Michael Jerome Browne le dit clairement dans le livret de son nouveau disque, façon de justifier et d’expliquer trois de ses choix de répertoire, preuve tangible que ses horizons roots sont plus vastes que l’on pense. Mais Drive On est plus que ça: six nouvelles chansons cohabitent avec les huit adaptations splendidement réussies du kaléidoscope country, blues, bluegrass et soul dont il se délecte. On se retrouve non seulement avec le tronc musical de ces musiques de racines, mais avec l’arbre au grand complet. Le plus étonnant dans tout ça, c’est qu’il le fait avec les instruments de référence, sans esbroufe. Browne est dorénavant plus qu’un traditionaliste notoire: il a tout compris de Blind Willie McTell ou de Tampa Red, qu’il réinvente ici avec une acuité frappante; mais il sait aussi trouver refuge chez Sam Cooke et Dinah Washington. Et ce musicien-là habite ici, chez nous. On est béat d’admiration. Rien de moins que l’album blues de l’année, toutes provenances et tous genres confondus. Penny Lang, elle, a eu la bonne idée de nous ramener à son Episode1 en montrant la genèse de sa carrière, dès ses premières chansons de l’époque Café Saint-André (1963-1966) jusqu’à 1978. Situées entre le folk, le protest song et le blues acoustique, les chansons de Penny Lang rivalisent en style et en écriture avec le Greenwich Village revendicateur de son temps. Les deux seront en première partie de Kelly Joe Phelps le 23 novembre au Spectrum.