Michel Cusson
Un homme et son péché

Après avoir brillamment innové et imposé ses univers de sons insolites dans des téléséries urbaines (Omertà , Bunker, Tag), l’infatigable Michel Cusson range son arsenal futuriste et plonge tête première dans le terroir. Le roman de Claude-Henri Grignon, adapté de manière épique à l’écran par Charles Binamé, gagne en intérêt avec les 20 vignettes musicales, aux mélodies fortes, finement arrangées par Cusson. Utilisant tantôt un quatuor à cordes, tantôt un orchestre de chambre, et laissant couler violons, viole et violoncelles avec une irréprochable justesse de ton, Cusson et ses amis ajoutent accordéon, piano, percussions et autres sonorités discrètes. Isabelle Boulay chante sans débordement Depuis le premier jour, mais le réel appât vient du thème récurrent qui repassera en boucle (Rêverie) et qui fait déjà des ravages dans l’inconscient collectif, tout en rassurant par sa ronronnante plénitude. Seul bémol: dans certains thèmes arides et sombres, les glissements secs et abrupts des archets agaceront peut-être.