Mickey 3D
Matador

On l’attendait, ce quatrième album d’un groupe qui fit aimer le rock en français à ses pires détracteurs; et même si, cette fois encore, on ne va pas mourir de rire, on jubilera abondamment. Dès les premières notes d’une basse qui cingle sur Matador (la chanson), on se sait conquis, déjà aussi obsédé qu’on l’avait été à l’écoute compulsive de La Peur sur Tu vas pas mourir de rire (2003). Des textes toujours aussi mordants, jamais ampoulés (voir Il faut toujours viser la tête, corrosive), quelques morceaux plus tempérés (Sparadrap, une langueur folk qui sied bien au groupe), des chansons comme autant de pansements par-dessus la blessure initiale, née d’un puissant choc entre désillusion et nostalgie ("Je ne vois l’avenir que dans mes souvenirs", chantonne Mickael Furnon). Malgré les revers et les désenchantements, Mickey3D réitère son intention de continuer à avancer la tête haute. Du panache, de la classe et de la gueule.