Le précédent album de Miossec (1964) suintait l’ennui. Cette fois-ci, entre un lent début et une fin mièvre (Bonhomme), le chanteur rock y va d’un lyrique La Mélancolie (plutôt convaincant), puis d’un 30 ans qui manque de mordant. C’est le principal reproche que l’on pourrait lui faire: avec le temps, sa plume s’émousse, lui qui était jadis si tranchant, cruel, ironique, plein d’autodérision. Des qualités qui apparaissent encore parfois, mais diluées. Musicalement, même constat. Les mélodies sèches et efficaces laissent place à de mous violons – que l’on doit sans doute au coréalisateur Jean-Louis Piérot. Mais du Miossec, même un peu flasque, sera toujours supérieur à la majorité de ses collègues. Il le prouve dans quelques bonnes chansons (La Grande Marée; Mes crimes), proches de Boire.
Guide albums
Miossec
L'Étreinte
Beggars Banquet, 2006