Depuis ses débuts, en 1986, à une époque de bouleversement politique où tout redevenait possible, la sympathique formation Mizik Mizik a incarné plusieurs tendances de la musique populaire haïtienne. Ce quatrième album évoque avec ironie la pénurie d’électricité qui perdure à Port-au-Prince et profite de ce prétexte pour s’offrir un petit set unplugged tout à fait concluant. L’intelligence et le plaisir de jouer la musique qui se danse sont d’ailleurs manifestes ici et, chemin faisant, on s’amuse encore au jeu des références. La voix d’Emmanuel Obas et son timbre si particulier manquent beaucoup, mais le chanteur Eric Charles donne tout ce qu’il a dans le ventre et, surtout, Kéké Bélizaire et Fabrice Rouzier, les véritables cerveaux de cette entreprise, mènent encore la barque à bon port. Mention spéciale à Toujou 2 Ger, morceau de bravoure dédié aux groupes épiques de jadis, comme le Sorpio et le D.P. Express.
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Mizik Mizik
Blackawout
Antilles Mizik/Privilège, 2001