De mémoire de chroniqueur, le premier album des Moldy Peaches est certainement l’une des plus "low" de toutes les productions lo-fi; une sorte de degré zéro de la production de studio qui évoque certains des plus obscurs disques de Beck. Armés d’une enregistreuse quatre pistes, les New-Yorkais Adam Green et Kimya Dawson, deux enfants ritalin nourris aux Froot Loops et aux dessins animés, ont couché sur ruban de petites ritournelles "folk-blues-fuzz" débiles qui empruntent parfois aux comptines pour enfants (Little Bunny Foo Foo) et au punk d’avant-garde. Tout ça pourrait puer l’exercice de style complaisant, mais il y a, sur ce disque, une sorte de franchise désarmante qui empêche tout cynisme: Adam et Kimya tuent l’ennui avec brio et divertissent à coup sûr, glissant quelques perles de sagesse à travers leurs délires quasi improvisés. À voir impérativement en première partie des Strokes, le 30 septembre au Cabaret.
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Moldy Peaches, The Moldy Peaches
The Moldy Peaches
Rough Trade/EMI, 2001