Rockeur décadent parvenu au sublime en empruntant le débit lancinant du crooner aux amours fatales, Nick Cave propose ici, après un Nocturama ni tout à fait décevant ni vraiment enthousiasmant, un diptyque de même calibre. La beauté des textes y est toujours aussi scintillante qu’auparavant, les contes noirs menés, quant à eux, à travers les voies du désespoir humain avec cette même assurance de passeur du Styx. Mais on ne peut s’empêcher de constater qu’Abattoir Blues et The Lyre of Orpheus auraient pu composer un seul très beau disque, plutôt qu’un double inégal où la tension s’efface trop souvent, nous renvoyant à l’aveuglante cohésion des Boatman’s Call et No More Shall We Part.
Guide albums
Nick Cave & The Bad Seeds
Abattoir Blues/The Lyre of Orpheus
Mute, 2004