En prenant en main le changement pour l’inscrire dans la continuité, on se demande où s’en va Nicola Ciccone avec ce faux concept de virée nocturne. Les neuf chansons de l’Italo-Québécois, tantôt assujetties à une prose solide (Nuit rouge, Malgré tout), tantôt carrément inutiles (Jama Song: Jama, Jama, Jamaïca… ou Les Pompiers) ou juste ordinaires (Celle que tu n’es pas, Trip de bouffe) laissent au bout du compte perplexe. On comprend l’auteur-compositeur de vouloir montrer une autre facette de son talent, plutôt que de faire un deuxième Opéra du Mendiant; mais de prétendre qu’il existe un fil conducteur autour d’un même thème (la nuit) est un avatar plus qu’une invitation. Pourtant, Ciccone possède un superbe organe vocal, les émotions atteintes n’ont jamais l’air feintes; sur Urgence, on est tout de suite séduit. Comme sur Ti Sogno da lontano. Le paradoxe Ciccone demeure: un chanteur exceptionnellement doué, mais des chansons qu’on oublie trop facilement. Ainsi, cette fois, les insomniaques ne s’amusent pas.
Guide albums
Nicola Ciccone
Noctambule
Tacca musique/Select, 2001