Leur modèle n’est pas vraiment Take 6 ni Ladysmith Black Mambazo, mais la famille Rimtobaye, en provenance du Tchad, rythme ses chants saccadés par des harmonies vocales originales et pour le moins spectaculaires. Les frères Caleb et Isra-L assurent l’essentiel du chant lead, des guitares et des claviers, pendant qu’Amos, alias Mossbass, joue de la basse avec la puissance d’un Habib Faye. Ce troisième album du seul groupe montréalais transplanté de N’Djaména n’a rien d’un disque a cappella. Tout y est plus mordant, plus musclé, plus corsé. On y chante en cinq ou six langues, parlant de révolte, de populations humiliées et de pays à bâtir. Allah ni ke oywa interroge la religion et prévient: «Prière d’informer le clergé là-haut que nous sommes sur le point de perdre la foi.»