Après une série de parutions bien coincées entre 2014 et 2015 (le révélateur album More Than Any Other Day, le plus précipité Sun Coming Down et l’EP Once More With Feeling), le quatuor post-punk montréalais s’est donné un lousse, ce qui a permis à son chanteur Tim Darcy de faire paraître son premier effort solo Saturday Night l’an dernier. Troisième du groupe, Room Inside the World est une affaire renouvelée, polie et d’une plus grande précision, réalisée par Nicolas Vernhes (Deerhunter, Animal Collective). Ought y apparaît davantage mesuré dans ses accès, appliqué dans ses mélodies, ambitieux dans ses structures – une version délibérée à travers le chaos raconté. Le disque recoupe néanmoins son lot de compositions s’étirant et errant afin de supporter les soliloques de Darcy, qui apparaît encore habité d’autres voix plutôt qu’ayant trouvé la sienne propre. Puis il y a Desire qui, pour toutes ses intentions de grandiloquence avec sa chorale de 70 personnes et son solo de sax incongru, s’avère finalement ampoulée et surtout un peu beige, que c’en est presque risible. Un album plus lumineux, avec une profondeur étudiée, mais qui, dans tous ses examens, ne réchappe pas un certain dédale.
En concert le 6 mars au Théâtre Fairmount
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