À une époque où Spotify, Apple Music et autres Google Play semblent régner en maître sur l’industrie de la musique, faisant plier à leurs volontés artistes et labels, il reste des musiciens irréductibles, qui décident de n’en faire qu’à leur tête. C’est le cas de Panda Bear qui signe avec A Day With The Homies non seulement un nouvel EP, mais également un statement artistique. Disponible uniquement sur vinyle, le 5 titres ne se retrouvera jamais sur le web aux dires du principal intéressé, même si l’on sait tous qu’il y finira probablement de façon illégale.
Sur chacune des pistes, Panda Bear se montre à son jour le plus sombre et toxique, même si on y retrouve le côté givré qui le caractérise dans les mélodies vocales plus lumineuses. Celles-ci se retrouvent toutefois supportées par des lignes de basses synthétiques déchirées par la distortion et des drum machines sur-saturés. On sent que ce sont des morceaux un peu plus hasardeux, aux coins pas tout à fait sablés, au vernis mis à l’arrache. Mais c’est également ce qui fait la beauté de A Day With The Homies. On y retrouve un côté cru et imprévisible qui dénote une certaine authenticité. On comprend donc que cet EP en vinyle est destiné plutôt aux fans qu’au public large, ce qui justifie en un certain sens son absence des plateformes d’écoute en ligne.
S’ouvrant sur Flight, une espèce de chanson à la Beach Boys où les bass-synths et la boîte à rythmes prédominent et se bouclant sur une Sunset aux rythmes un peu plus abstraits, l’EP passe comme une espèce de rêve étrange aux textures à la fois modernes et ancrées dans le passé, où Panda Bear nous guide à travers les recoins les plus étranges de son imagination.