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Patricia Barber: Nightclub

Patricia Barber
Nightclub

Premonition/Blue Note, 2000

Après avoir fait tourner les têtes avec Café Blue, Modern Cool et Companion, l’étoile de la prolifique compositrice pâlit un brin. Qui aime bien châtie bien, semble-t-il, et j’adore Patricia Barber. Pas que la pianiste à la voix soyeuse soit à court d’inspiration, à preuve son Bye Bye Blackbird d’entrée revêt les mêmes ingrédients jouissifs qui la démarquent: incantation du cool, chuchotement dans l’oreille, une seule couleur: bleu. On atteint tout de suite le sublime, mais c’est la seule bouffée de joie avant le malaise. Ce qui suit, il y en a onze, c’est un enchaînement presque bancal de standards langoureux, de classiques essoufflés (Autumn Leaves, I Fall in Love Too Easily, So in Love) qui tuent dans l’ouf tant l’audace que le talent de l’insaisissable muse. Attention: c’est super bien joué. Mais le besoin de Barber de folâtrer dans cette évanescence ressemble plus à un intermède.