Pour un band qui a toujours eu le souci des petites gens, cette collection de compacts live est pour le moins tendancieuse. Cinquante disques différents, issus de la dernière tournée. Aussi bien dire 49 manières de se faire fourrer royalement. Et puis on écoute le show de Montréal. Le riff violent de Corduroy, Eddie Vedder qui se déchire la voix sur Animal, ou qui cause du débat présidentiel, annonçant aux Montréalaises qu’il pourrait bien demander la citoyenneté canadienne, si jamais Bush était élu… Tous ces feed-back durant Nothing as it Seems, comme autant de pieds de nez à tous ces disques en concert tellement retravaillés qu’ils deviennent des albums studio. Toutes ces imperfections, cette énergie, cette simplicité, les hauts (Given to Fly, Even Flow, Off He Goes) et les bas d’un répertoire béton, lequel, qu’on le veuille ou non, est probablement le plus imposant des années 90. On écoute Montreal, donc, et on se dit que Pearl Jam est décidément une bien belle machine de rock, avec ses qualités, ses défauts et ses nombreux paradoxes.
Guide albums
Pearl Jam
Montreal
Epic/Sony, 2001